Pantin, le 21 juin 2023
Le 21 juin 2023 est le 1er jour du solstice d’été… Alors que les vacances scolaires approchent, de nombreux collègues se sont déjà vu imposer les dates de leurs congés pourtant bien mérités et, pour certains, depuis début mai. Pour d’autres, ils s’étaleront jusqu’au début de l’automne… Nous ne pouvons que conseiller aux agents de se reposer au vu des conditions de travail qui sont les leurs… juste épouvantables !
La population pénale ne cesse de croitre avec un record atteint au mois de mai de plus de 73000 détenus. Le système est au bord de l’embolie et rares sont les établissements et services qui échappent à cette règle. Cette surpopulation pénale et la surcharge de travail des personnels tous corps et grades confondus désorganisent l’institution pénitentiaire dans son ensemble. Les personnels sur les coursives tentent de faire face à l’impossible, les Personnels Administratifs comme les personnels Techniques en font toujours plus avec toujours moins de moyens, les personnels en SPIP sont littéralement noyés et nos collègues des missions extérieures ne comptent plus les kilomètres et les conséquences que cela peut engendrer pour satisfaire les magistrats !
Cette surpopulation est le fruit de l’impuissance de nos politiques, qui prenant loi sur loi, sont persuadés de pouvoir soigner le mourant avec un placebo…Leur volonté est ailleurs et surtout loin des préoccupations des travailleurs !
L’AP est malade par manque de courage de nos politiques !
En effet, leurs décisions ne font qu’alourdir le quotidien du personnel pénitentiaire. La libération sous contrainte en est un bien bel exemple : les détenus rentrent aussi vite qu’ils en sont sortis ! Il semblerait que nous ne puissions pas non plus compter sur le plan dit « 15000 » qui accumule retards et manque d’agents pour gérer les ouvertures. La faute à des conditions déplorables de travail, des rythmes datant d’un autre temps et des rémunérations qui stagnent face à une inflation galopante…
Le travail ne paie plus, la considération est aux oubliettes, nos missions régaliennes n’ont jamais été aussi dégradées.
Rajoutons à tout cela la culture de la violence d’une population pénale qui ne craint plus rien, ni personne… Même nos décideurs acceptent la banalisation de la violence et entendent comme normales les agressions subies par les personnels. L’insécurité est aujourd’hui prégnante, et l’ordre qui est encore maintenu, ne l’est que grâce au courage des personnels.
Pour ne parler que d’agressions récentes, deux personnels de surveillance ont été blessés au visage à l’arme blanche et un troisième a vu sa voiture criblée de balles… L’UFAP UNSa Justice tient à apporter tout son soutien aux agents qui ont été victimes de tentative d’assassinat.
L’UFAP UNSa Justice exige que des mesures judiciaires et disciplinaires soient mises en place sans délai. Il est également obligatoire de mettre en place un système de régulation. Les personnels ne peuvent éternellement pallier les carences de l’administration et continuer ainsi à souffrir dans leur chair sur l’autel du service public pénitentiaire !
Le Secrétaire Général, Emmanuel CHAMBAUD
