Chers collègues,  
Halloween approche, et avec lui, son lot de NDS frissonnants, de monstres pénitentiaires et de vieilles histoires qu’on croyait enterrées. (les douches à passer) . À Villenauxe-la-Grande, pas besoin de citrouilles ni de toiles d’araignée : l’administration nous offre son propre film  d’horreur « la réouverture du QHA» et son lot d’incohérences. On nous parlait pourtant d’un dispositif « identique au QHC ». Très bien. Mais encore aurait-il fallu préciser de quelle époque! Parce que ce qu’on nous ressuscite                   aujourd’hui, c’est bien le QHC d’il y a quinze ans, sorti du caveau administratif, poussière comprise.                                                                                                                                

À Villenauxe-la-Grande, on ne parle pas d’innovation, mais de nécromancie organisationnelle : on déterre les vieilles erreurs en espérant qu’elles feront illusion sous un nouvel ère. Le QHA rouvrira ses portes, et avec lui, ses fantômes : mouvements impossibles, régimes confus, un empilement de régimes fermés… et ce vieux démon qu’on croyait      exorcisé les douches à passer. Même Halloween n’aurait pas osé un scénario pareil.

UN QHA AVEC TROP DE RÉGIMES, TROP DE BRICOLAGE, ET PAS ASSEZ DE LOGIQUE

Dans un seul bâtiment, on empile quatre régimes : fermés, semi-ouvert ou semi fermé, ouvert et aussi un quartier                    arrivants. Oui, au 0BC, il y aura une aile “arrivants” avec un processus censée être labellisée, qui cohabite avec une aile fermée “détention classique”. Et pour gérer ce monstre à deux têtes : un seul agent, contraint de jongler entre                           mouvements vers la rue, multiples entretiens, douches et aussi imprévus. Sur le papier, tout semble clair pour garder la                    « labellisation du processus arrivant. » Mais sur le terrain, c’est une autre histoire : un bricolage pénitentiaire à la                   Frankenstein, monté à la hâte, sans cohérence ni concertation. Et pour parfaire le décor, une aile fermée supplémentaire surgit au 0DA. À Villenauxe, tout se ferme, les portes, les ailes, et apparemment, la réflexion aussi semble t-il.

LE SEMI-OUVERT QUI NE SEMI-FONCTIONNE PAS

Au 2BC, retour d’entre les morts du régime semi-ouvert, cette idée qu’on a déjà testée, déjà enterrée, mais qu’on                  ressort pour l’occasion de l’ouverture du QHA. Un quartier ouvert le matin puis fermé l’après-midi : une idée digne d’un scénario d’épouvante. Et comme dans tout bon film d’horreur, on connaît la fin : refus de réintégrer, tensions,      insultes blocages, désorganisation totale. Mais à Villenauxe, on adore les remakes : “Semi-ouvert II – Le retour du chaos”. Et spoiler : le semi-ouvert ne semi-fonctionne pas; il ne fonctionnait pas auparavant, il ne fonctionnera             sûrement pas maintenant. (l’avenir nous le dira)

LE QA : DES RÉFÉRENTS QUI N’Y METTRONT PLUS BEAUCOUP LES PIEDS

Le quartier arrivant (QA), jusque-là encadré par des agents référents en longue journée (LJ), subit lui aussi sa transformation façon film fantastique. Jusqu’à présent, les LJ assuraient une vraie présence, un véritable suivi du processus arrivant. Mais avec la nouvelle planification, le QA passe désormais pour le régime 3/2. Résultat : les référents LJ n’y mettront plus vraiment les pieds. On invente donc un nouveau concept : le référent fantôme, chargé de suivre un quartier… sans jamais y apparaître.

VERS LE CD LE PLUS FERMÉ DE LA DI

Avec 5 régimes d’autonomie, 3 semi-ouverts et 7 fermés, Villenauxe-la-Grande devient petit à petit le Centre de  Détention le plus fermé de la DI. Un CD où la réinsertion n’a plus sa place, remplacée par une logique de fermeture à tous les étages. À ce rythme, on ne parle plus d’un Centre de Détention, mais plutôt d’une Maison d’Arrêt déguisée, où la seule chose qui circule encore, c’est la paperasse.

UFAP UNSa JUSTICE : NOUS NE REGARDERONS PAS LE DÉSASTRE EN SILENCE

L’UFAP UNSa Justice dénonce une organisation incohérente, bricolée sans concertation et totalement déconnectée du terrain. Villenauxe-la-Grande ne doit pas devenir le laboratoire des erreurs administratives, ni la scène d’un remake où les agents jouent les premiers rôles dans un scénario d’épouvante. Nous exigeons une concertation réelle, une organisation cohérente, et surtout le respect des personnels; ceux qui, chaque jour, tiennent la détention à bout de bras pendant que d’autres s’amusent à rejouer les erreurs du passé. Parce qu’à force de bricoler dans le noir, ce ne sont pas les grilles qui plieront; ce sont les agents.                                                                                                                                                             Quant à la fidélisation ? À Villenauxe, elle n’a jamais franchi les portes:  portée disparue, introuvable, sans doute enterrée sous les vieilles NDS qu’on vient tout juste de déterrer…