Pantin, le 6 juin 2025
L’UFAP UNSa Justice tient à exprimer sa colère face au contenu de l’épreuve écrite du dernier concours de recrutement de surveillants pénitentiaires, dans lequel un des agents est dépeint comme le complice actif d’un trafic d’objets interdits (introduction d’un téléphone portable) et l’autre incité à en être le complice silencieux.
Proposer ce type de cas de figure comme une première « mise en situation réelle » revient à installer, dès le recrutement, l’idée perverse que la corruption ferait partie du quotidien et que les personnels de surveillance en seraient des acteurs en puissance.
CE PROCÉDÉ EST HONTEUX, INJUSTE ET PROFONDEMENT DANGEREUX.
À force de répéter que les personnels sont violents ou corrompus, on construit une image abjecte du surveillant pénitentiaire. Ce métier, déjà malmené par des conditions de travail dégradées, un manque criant de moyens et une exposition constante aux risques, ne mérite pas cette stigmatisation supplémentaire.
L’UFAP UNSa Justice dénonce une dérive grave dans laquelle le recrutement ne recherche pas des capacités à exercer la fonction mais conditionne d’emblée les candidats à être suspicieux envers leurs futurs collègues et à les surveiller !
Le quotidien d’un personnel pénitentiaire, et plus particulièrement de celles et ceux qui ouvrent les portes des cellules chaque jour, se résume d’abord à des plannings rendant très difficile l’organisation de la vie de famille des agents mais aussi à des agressions et autres faits de violences à répétition :
- 4900 agressions physiques sur les personnels pénitentiaires chaque année
- 4000 vacances d’emplois sur nos structures
- 20 000 détenus de trop !
Voilà le vrai quotidien d’un pénitentiaire à qui l’on demande de maintenir l’ordre dans des établissements de la République sous tension et de réinsérer par la même des détenus entassés en cellule et dormant pour 5000 d’entre eux sur des matelas au sol !
Ce type de scénarios alimente une culture du soupçon permanente et abîme durablement la confiance de nos concitoyens envers les Institutions !
L’UFAP UNSa Justice demande des excuses claires de la part de la direction de l’administration pénitentiaire. L’institution pénitentiaire doit soutenir et valoriser ses agents, pas les stigmatiser et les accuser à demi-mot !
L’UFAP UNSa Justice n’acceptera jamais que l’on jette l’opprobre sur celles et ceux qui, chaque jour, font tenir debout l’administration pénitentiaire. Elle sera toujours aux côtés des personnels pour défendre leur honneur, leur intégrité et leur engagement.
Le respect de la fonction passe par le respect de celles et ceux qui l’exercent !
Le Secrétaire Général, Emmanuel CHAMBAUD