Organisation Syndicale Multi-Catégorielle

CSA spécial Troyes-Lavau – déclaration liminaire

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les membres du CSA,

Nous sommes réunis pour un Comité Social d’Administration spécial afin d’échanger des effectifs en Personnels et des chartes des temps du tout nouveau CP Troyes-Lavau.

L’UFAP UNSa Justice Grand-Est est naturellement attachée à ces moments privilégiés de discussions, de débats… de votes. Cette instance est particulièrement importante pour l’avenir des collègues et engage le fonctionnement à venir de cet établissement.

Nous réaffirmons notre attachement au dialogue social, à la défense des intérêts des personnels et de leurs conditions de vie au travail.

Le ministère de la Justice, et le garde des Sceaux en personne, osent évoquer la « Qualité de Vie au Travail » … ! Alors, pour que la joie de travailler dans cet environnement dans lequel le Ministère a investi plus de 100 millions d’€ ne devienne pas un cauchemar tel que celui que vivent les agents de Mulhouse Lutterbach, le ministère doit calibrer les effectifs et donc l’organigramme à la hauteur des besoins de cet établissement et du nombre de détenus qui y seront hébergés.

Conçu et initialement élaboré pour 472 places, l’administration a anticipé de pouvoir en accueillir quasiment le double ! Ce qui impactera inévitablement les besoins en Ressources Humaines étant donnée la charge de travail accrue, tant pour les Personnels de Surveillance, les Personnels Administratifs, les Personnels Techniques que pour les Personnels d’Insertion et de Probation.

De surcroît, les effectifs RH doivent être calibrés pour pouvoir permettre aux Personnels de prendre leurs congés annuels, leurs journées de repos hebdomadaire, de participer aux formations et d’assurer tout simplement l’ensemble des absences légales qui leurs sont dues…

Pour l’UFAP UNSa Justice, il est inacceptable que les Personnels subissent une charge de travail largement disproportionnée, occasionnant trop rapidement des heures écrêtées ou des rythmes de travail dignes d’une forme d’esclavagisme moderne ! Des conditions de travail accidentogènes qui finiraient par se traduire en accidents de service ou en maladie professionnelle pour lesquelles l’administration se lavera les mains à la faveur d’un reclassement ou pire après un suicide !

Pour l’UFAP UNSa Justice, il est primordial d’ouvrir le CPTL avec des effectifs suffisants et un organigramme complet qui respecte la règlementation actuelle, à commencer par les 35 heures de travail hebdomadaire, et non pas ni 39 heures, ni 60 heures hebdomadaires comme nous l’avons déjà vu.

Par conséquent, là où l’administration compte faire tourner le CPTL avec seulement 175 Personnels de Surveillance, nous autres comptabilisons 290 agents nécessaires pour faire fonctionner une telle structure avec des étages doublés (binômage, « surveillant acteur » et doublement de la capacité des cellules en Maison d’Arrêt oblige !).

Pour ces raisons nous contestons le fait, que seules les chartes des temps soient ouvertes à consultation.

Les organigrammes sont la base de construction des services, et si ceux-ci sont mal calibrés et sous-dimensionnés, ce sont bien les services qui voleront en éclats… tout comme, par ricochets, les conditions de travail et de vie des Personnels. Nous ne pouvons pas l’accepter !

Vous l’aurez donc compris, nous vous demandons en premier lieu, d’ouvrir à consultation ces organigrammes, car les modes de calcul y sont erronés. Nous contestons les volumes horaires appliqués, les T.C.C.B.S. et les paramètres retenus pour calculer les Ressources Humaines dont disposera cet établissement.

L’UFAP UNSa Justice ne peut être complice d’un nouvel échec et encore moins participer à un simple vote qui plongerait inévitablement les Personnels dans des conditions sensiblement similaires à celles rencontrées et vécues par nos collègues du CP Mulhouse-Lutterbach.

Que dire de la vidéo-surveillance ? Une grande absente de l’ordre du jour de ce CSA !

Les textes sont pourtant très clairs en la matière ! À Troyes-Lavau comme à Mulhouse-Lutterbach, demain comme hier, nos collègues devront-ils continuer de travailler tout en étant épiés à distance par des bureaucrates plus prompts à rédiger des demandes d’explication dès que le ton monte en détention plutôt qu’à venir prêter main forte aux agents lorsqu’un incident se produit ? Il est inadmissible que l’administration ne respecte pas les règles en matière de vidéoprotection et notamment le droit d’accès aux images, mais également le droit pour les représentants des Personnels d’en définir strictement le cadre d’utilisation et ses limites, qui plus est lorsqu’il s’agit de « vidéo-flicage » !

Que dire également des « 20 000 réserves » qui sont autant de malfaçons potentielles dont nos collègues auront à subir les conséquences… Des dysfonctionnements qui viendront alourdir un quotidien de travail déjà surchargé par des effectifs insuffisants. Dans un contexte où au moins quatre mois de « marche à blanc » étaient prévus, entre la remise des clés et l’accueil des détenus, les Personnels ne peuvent pas devenir les victimes systématiques des retards pris par le constructeur, ni des malfaçons qui seraient dues à une ouverture, commande politique oblige, contrainte et précipitée !

Cette instance ne peut pas être reléguée aux seules fins de chambre d’enregistrement, avec comme seul avis possible la manière de répartir une pénurie organisée et déjà actée sur le papier !
Les Personnels méritent mieux qu’un établissement dans lequel les détenus seraient livrés à eux-mêmes, faute d’effectif suffisant pour pouvoir les garder, les observer, les gérer administrativement, et les réinsérer … Tout cela en assurant la maintenance d’une structure défaillante dès son ouverture ! Et ce alors qu’elle a coûté plus de 100 millions d’€ pour sa construction, et en coutera probablement autant et même plus à entretenir …

L’UFAP UNSa Justice Grand-Est est et restera aux côtés de TOUS les Personnels pour la défense et l’amélioration de leurs qualités de vie au travail …

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