La pénitentiaire a changé
Fini le temps de l’ordre et la sécurité. Aujourd’hui, le détenu est devenu un « usager du service public pénitentiaire », avec ses attentes, ses droits… et surtout le « fumeux » formulaire de réclamation numérique.
Épisodes récents – ou comment gâter un client insatisfait
22 juillet – depuis sa tablette connectée, un usager « VIP » confiné disciplinaire suite à de multiples incidents rédige une requête officielle pour se plaindre : un surveillant a osé… appliquer la règle. Réaction de la direction : identification de l’agent, pour un « recadrage déontologique ». Logique : le client a toujours raison, surtout quand c’est un bon client !. L’Ufap-Unsa Justice est à ses côtés, sans réserve. Notre collègue Guy est irréprochable.
28 juillet – 9h00 : un détenu fraîchement arrivé sur notre CD découvre que sa console de jeux est recalée par le CLI car disque dur trafiqué. Réponse de notre usager : jet de l’objet sur les collègues. L’Ufap-Unsa Justice apporte tout son soutien à Loïc, Thierry et Gaël, qui ont su maîtriser cet usager mécontent. Résultat: 12 jours de QD. Une sanction plus que modérée pour notre usager déçu du service après-vente.
28 juillet – 9h40 : un usager vient expliquer (à sa manière) à l’officier BE qu’il est très mécontent du service : pas de travail, pas de soins, pas de réponse du greffe… et exige de voir le procureur. Rien que ça ! Tutoiement, accusations, menaces sont de rigueur : le formulaire de satisfaction est au rouge. L’Ufap- Unsa Justice apporte son soutien à Franck, officier BE, et souligne la réactivité de Tarik, Giovanni et Yann, ultime rempart contre la voyoucratie. Espérons que 12 jours de QD suffiront à faire entendre raison.
Nouvelle philosophie de l’institution: deux poids, deux postures
D’un côté, le détenu, « usager du service public pénitentiaire » qui est considéré comme la victime de l’inertie administrative, à qui l’on doit tout expliquer, tout justifier, et bien évidemment tout accorder. Bénéficiant d’outils numériques dédiés pour faire entendre sa voix…et ses exigences.
De l’autre côté, le surveillant, immédiatement cloué aux piloris s’il applique les règles. Lui ne doit pas faire de vagues, surtout pas hausser le ton. Il ne sera ni « accompagné », ni soutenu, par l’administration mais pourra toujours compter sur un bon recadrage déontologique, histoire de « réajuster sa posture ».
Message à notre administration
Avant d’améliorer le « service rendu à l’usager »
Commencez par respecter et soutenir vos agents qui œuvrent au quotidien pour faire tourner notre établissement.
À Bon entendeur !
Le Bureau Local UFAP UNSa Justice MURET