Spéciale prison : quand l’artisanat devient carcéral !
Oubliez Netflix. Oubliez la télé-réalité. Le 3 juillet 2025, la prison a eu droit à son propre épisode du “Meilleur Forgeron”, édition détention. Un détenu, visiblement passionné de métallurgie créative, a patiemment façonné une collection d’objets aussi inquiétants qu’ingénieux à partir de chutes d’acier.
Des œuvres d’art ? Peut-être… Des armes potentielles ? Certainement !!!!
INVENTAIRE D’UNE CRÉATION BIEN TROP LIBRE
Il a été retrouvé : 3 poignards-baïonnettes, 2 hachettes rustiques, 2 couteaux de boucher, 1 couteau de chasse et 1 lance-épée (si, si.) Le tout assemblé dans un atelier censé être encadré. Pas d’agression. Pas de menace. Juste un détenu fier de sa “collection” et personne pour la remarquer à temps.
UN CONTREMAÎTRE DÉPASSÉ, UNE ORGANISATION ABSENTE
Pas question ici de désigner un bouc émissaire !
Le contremaître en poste, jeune et sans réelle expérience du milieu pénitentiaire, s’est retrouvé livré à lui-même dans un environnement complexe, sans les repères ni l’appui nécessaire. Et depuis plus de 10 ans, les passerelles de surveillance ont été supprimées, réduisant drastiquement le contrôle sur les ateliers.
Et pourtant, le profil des détenus a, lui, radicalement évolué.
Ce que l’Ufap Unsa Justice dénonce depuis des années : des profils plus violents, plus instables, plus déterminés…mais une organisation figée, obsolète, sourde aux réalités du terrain.
LES OFFICIERS DE LA ZONE : LES DERNIERS À TENIR LA LIGNE
Dans ce flou généralisé, ce sont les officiers de la zone atelier qui portent la sécurité de tous à bout de bras.
Organisation, surveillance, adaptation permanente : ils font tout pour éviter que l’atelier ne devienne une poudrière. Mais combien de temps encore tiendront-ils, sans soutien réel, sans moyens humains, sans reconnaissance ?
ENFIN LA CHRONIQUE D’UNE ABSURDITÉ ANNONCÉE : LES CAMIONS
Pendant que des lames s’aiguisent à l’atelier, les agents de la zone, eux, courent après les camions.
Livraisons, manœuvres, entrées, sorties… Les véhicules n’en finissent plus d’occuper l’espace, le temps et l’énergie des surveillants, devenus à leur corps défendant régulateurs de trafic poids lourds. Et pendant qu’on guide un semi-remorque, qui surveille les établis ? Ce n’est plus une anecdote, c’est une habitude. Ce n’est plus une exception, c’est un mode de fonctionnement.
Et quand l’Ufap Unsa Justice le dénonce ? La direction :“On n’est pas là pour faire la circulation.”
L’Ufap Unsa Justice exige :
- Le rétablissement de postes de surveillance « passerelle »,
- Une réflexion sérieuse sur le profil des encadrants techniques, en lien avec l’évolution de la population pénale.
- Une réorganisation des flux logistiques, pour que la sécurité ne soit plus sacrifiée sur l’autel des palettes.
Mais ce système, lui, illustre une forme d’aveuglement collectif… entretenu par une direction qui, par choix ou par inertie, détourne le regard de ce qu’il faudrait affronter.
L’Ufap Unsa Justice reste mobilisée, parce que si l’ironie fait sourire, l’insécurité, elle, ne fait rire personne.
Le Bureau Local UFAP UNSa Justice MURET