Une délégation régionale de L’UFAP UNSa Justice s’est rendue à la maison d’arrêt de Béthune ce jeudi 10 juillet 2025.

Cette visite avait pour but d’évaluer la situation de l’établissement, d’échanger avec les personnels et de faire en état des lieux sur les conditions de travail. Cela a permis de mettre en lumière des problématiques majeures et structurelles, confirmant un état de crise profond à Béthune.

La maison d’arrêt de Béthune cumule tous les maux d’un système pénitentiaire à bout de souffle.

Un manque d’effectif généralisé :

Le premier constat de la délégation est sans appel : le manque cruel de personnel, tant au niveau des agents de surveillance que des personnels administratifs, met en péril le fonctionnement même de l’établissement.

Les agents en poste doivent composer quotidiennement avec des équipes réduites, des rappels fréquents sur repos et une charge de travail qui ne cesse de croître.

La structure souffre d’un sous-effectif marqué en personnels administratifs, aggravé par trois situations de mi-temps thérapeutique et un congé maladie ordinaire (CMO). La situation est particulièrement alarmante au niveau du service des ressources humaines, où l’absence de moyens et de renforts provoque une désorganisation préjudiciable à l’ensemble des services de l’établissement

En détention, le déficit est criant :

Il manque actuellement 14 agents et 2 officiers. Cette carence impacte directement la sécurité, la gestion des mouvements, et le moral des équipes déjà fortement sollicitées par la surpopulation carcérale.

À l’initiative du bureau local UFAP UNSa Justice de la Maison d’Arrêt de Béthune, une demande de révision de l’organigramme a été portée auprès de l’administration.

Cette action a abouti à une reconnaissance officielle du déficit en effectifs par le bureau EX1, qui a validé un manque de 5 agents de surveillance sur la structure. Il reste désormais à espérer que la Direction de l’Administration Pénitentiaire injecte rapidement ces postes manquants afin de soulager les équipes en place et de rétablir des conditions de travail acceptables.

L’équipe technique est débordée par l’ampleur des travaux à réaliser, conséquence directe de la vétusté de l’établissement. Le renfort d’un agent pour soulager l’équipe en place ne serait pas du luxe

État de la structure :

L’état général de la structure est alarmant, des travaux de grande ampleur semblent inévitables.

Prenons exemple du bâtiment A où nous constatons infiltrations, fissures, chute de faux plafond… Ajoutons à cela la condamnation de trois cellules due au mouvement de la structure ce qui modifie la capacité d’hébergement et aggrave la surpopulation pénale.

La porte d’entrée principale pose également problème : elle n’est pas suffisamment sécurisée et sa localisation n’est pas optimale. Une révision complète est indispensable.

Surpopulation pénale :

Le taux d’occupation avoisine les 220 %. Cette situation génère de fortes tensions et rend la gestion quotidienne extrêmement complexe

L’engagement des personnels Béthunois au quotidien, dans des conditions difficiles, force le respect.

Malgré toutes ces difficultés, nous avons rencontré des personnels attachés à leur outil de travail, dévoués et professionnels. L’UFAP UNSa Justice tient à remercier chaleureusement l’ensemble des agents de la Maison d’Arrêt de Béthune pour leur accueil et leur disponibilité.

L’UFAP UNSa Justice invite le Garde des Sceaux ainsi que le Directeur de l’Administration Pénitentiaire à se saisir rapidement de cette situation, afin de débloquer des budgets dédiés à la rénovation des bâtiments et à la sécurisation de la Maison d’Arrêt de Béthune.

L’UFAP UNSa Justice, une présence quotidienne

Le bureau régional UFAP UNSa Justice des Hauts-De-France