Ce mardi 1 juillet, une délégation régionale composée du Secrétaire général Thomas VAUGRAND, de ses adjoints Joris LEDOUX, Alain DUPRIEZ, Frédéric CHARLET, et du Secrétaire régional pour la filière Insertion et Probation Morgan LETREN, s’est rendue sur le CP BEAUVAIS pour rencontrer les personnels et faire un état des lieux des conditions de travail au sein de cet établissement.
L’UFAP UNSa Justice tient à remercier chaleureusement l’ensemble des personnels du Centre Pénitentiaire de Beauvais pour leur accueil, leur disponibilité et la qualité des échanges lors de cette visite. Nous avons pu découvrir un établissement bien entretenu, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, signe de l’implication constante des agents et de leur professionnalisme. Ce cadre de travail de qualité témoigne de leur respect des missions qui leur sont confiées, malgré les difficultés qu’ils affrontent quotidiennement.
Un Greffe en manque de ressources. Seulement 3 agents étaient présents lors de notre passage, sur une équipe sous-dimensionnée à 7 agents qui doivent gérer près de 1000 dossiers (DDSE inclus). C’est bien trop peu. De plus, ils exercent dans des conditions de travail dégradées par un manque de place dans des bureaux trop exigus et une ergonomie défaillante. Le greffe, véritable colonne vertébrale de la détention, mérite une réelle reconnaissance et des renforts immédiats ! Le directeur interrogé à ce sujet, reconnait un défaut de conception des locaux du greffe mais nous indique un renforcement de l’effectif par l’arrivée prochaine d’agents (Officier, PA).
Un QI classé « Crime-Org » : Les moyens sécuritaires ne répondent pas aux attentes d’un quartier QI censé recevoir des détenus issus de la criminalité organisée. Pas de portique de détection ni de bagage X, pas de caillebotis dans les salles d’activité ou de musculation, et absence de passe-menottes sur certaines cellules alors que cette exigence découle du protocole de 2018. Comment justifier une telle insécurité dans un quartier à si haut risque ? Ce quartier est géré par des personnels motivés et engagés dans leurs missions, il serait bien que l’administration leur donne les moyens nécessaires pour qu’ils puissent exercer dans des conditions de sécurité acceptables. Le dévouement des agents ne doit pas pallier les manquements de l’administration !
Des maisons d’arrêt bien tenues… mais sous tension ! D’une manière générale, nous avons constaté une bonne gestion des 3 bâtiments. Mention particulière à la MAH3, quartier « RESPECT » le plus peuplé de France qui fonctionne de manière efficace et en conformité avec les objectifs visés dès le lancement de ce nouveau régime de détention. Ce succès résulte d’une politique de gestion ambitieuse, du respect de règles strictes auxquelles les détenus sont soumis et d’une totale implication des agents. Mais, comme dans tous les établissements de la DISP de Lille, les effectifs disponibles sont dramatiquement insuffisants.
Un Quartier Femme délaissé. Dans ce quartier spécifique, ou les contraintes professionnelles liées à une population pénale féminine sont différentes, le manque de reconnaissance ressenti par les agents est criant. Ces derniers ont la nette impression que les difficultés qu’ils rencontrent quotidiennement sont souvent oubliées ou sacrifiées au bénéfice des MAH. D’ailleurs les agents affectés au QFE sont constamment réquisitionnés pour combler les carences dans d’autres services. Nous avons également noté l’absence de caillebotis dans certains secteurs, pourtant indispensables à la sécurité. N’oublions pas que ce quartier héberge également des détenues sensibles (TIS, MOS, profils « psy » …). Il est par conséquent indispensable de mettre les moyens nécessaires pour garantir aux personnels, des conditions de travail dignes et sécuritaires.
Le SPIP Milieu Fermé : un service essentiel, mais à bout de souffle. La délégation a pu rencontrer certains personnels exerçant au sein de cette ALIP. Force est de constater, comme dans de nombreux Milieux Fermés, que les personnels administratifs sont les grands oubliés de notre Administration.
Comment une Adjointe Administrative seule, peut assumer les missions de 2 agents ? Le CP Beauvais, et le turn-over des profils Maison d’Arrêt, impliquent une gestion de flux constant de près de 700 dossiers à un instant T, mais bien plus si on lisse les chiffres tout au long de l’année. Devons-nous rappeler une énième fois à l’Administration la nécessité de respecter les Organigrammes de Référence ?
En termes de sécurité, le CP Beauvais est particulièrement impacté par les livraisons par drone, notamment la nuit ou les personnels doivent souvent gérer plusieurs livraisons simultanément. Les saisies records, liées aux survols de drones imposent une réaction immédiate ! Il est impensable de laisser les agents exposés sans les outils nécessaires pour lutter contre ces intrusions.
En conclusion, le centre pénitentiaire de beauvais a besoin de renforts d’effectifs durables sur tous les postes en tension mais aussi de moyens de sécurité adaptés à la réalité du terrain, tout comme une véritable politique de prévention et d’équipement anti-drones !
L’UFAP UNSa Justice remercie les représentants locaux (Joris, Robin, Antoine) qui nous ont accompagnés durant cette visite, ainsi que le directeur qui nous a accordé un temps d’échange sur les problématiques constatées.
Le bureau régional UFAP UNSa Justice