Il faut avoir le courage de le dire : notre établissement n’est plus ce qu’il était.
« C’est Muret » – cette expression traduisait autrefois une réalité particulière : un établissement reconnu pour son cadre plus paisible, où les conditions de travail étaient stables et maîtrisées. Ce climat permettait d’exercer nos missions avec davantage de sérénité et de professionnalisme. Aujourd’hui, cette réalité a volé en éclats. La sérénité d’hier a laissé place à une insécurité constante, où chaque journée apporte son lot de violences, de saisies et de tensions.
Depuis des années, l’UFAP UNSa Justice alerte sur la présence de profils de détenus inadaptés à notre Centre de Détention, conjuguée à un manque criant de personnel. Le résultat est sans appel : un établissement qui dérive et qui met en danger ses agents. Pire encore, en l’absence de directives claires, une partie de notre hiérarchie finit par se résigner. Certains s’habituent peu à peu à l’inacceptable et préfèrent composer avec la situation plutôt que d’affronter les problèmes.
Le mois d’août a été particulièrement éprouvant pour l’ensemble du personnel du CD de Muret. Les faits parlent d’eux-mêmes :
- 4 CRI pour violences verbales envers les personnels
- 7 CRI pour refus de se soumettre à des mesures d’ordre et de sécurité
- 39 CRI pour la découverte de 30 téléphones portables (tombés du ciel?) et environ 200 grammes de cannabis (dont 190 grammes en une seule saisie !) et d’un couteau, encore un !
- 2 CRI pour violences physiques sur personnel, commises par le même détenu au profil psy signalé à maintes reprises qui sera à l’origine :
de l’agression sexuelle sur notre collègue Ellick
de l’agression du 3 septembre contre notre collègue major Stéphane venu aidé les surveillants pour l’ouverture du matin.
L’UFAP UNSa Justice sera toujours aux côtés des agents victimes.
Des conditions de travail intenables
Aujourd’hui, le CD de Muret est devenu un établissement qui :
- épuise ses agents,
- décourage les plus motivés,
- fragilise ceux qui tiennent encore debout.
Les personnels sont laissés seuls face à des situations de plus en plus explosives. Pendant ce temps, l’administration se complaît dans l’inaction et le silence.
Des décisions s’imposent. Des responsabilités doivent être prises.
La sécurité des agents et le respect de nos missions ne peuvent plus attendre. L’ UFAP UNSa Justice
continuera à dénoncer cette dérive et à exiger des actes concrets pour que la situation change enfin.
Soutien et reconnaissance
L’UFAP UNSa Justice tient à saluer l’ensemble des agents qui, malgré des conditions de travail dégradées et une insécurité permanente, accomplissent leurs missions avec courage, professionnalisme et sens du devoir. Nous adressons également un soutien total et fraternel à nos collègues agressés. Leur combat est le nôtre, et aucune agression ne doit rester banalisée.
Le Bureau Local UFAP UNSa Justice MURET