Ce mercredi 25 juin, une délégation régionale composée du Secrétaire général Thomas VAUGRAND, de ses adjoints Joris LEDOUX, Alain DUPRIEZ, Frédéric CHARLET, du trésorier régional Fabian JACOB et du secrétaire régional pour la filière Insertion et Probation Morgan LETREN, s’est rendue sur la MA Valenciennes pour rencontrer les personnels et faire un état des lieux des conditions de travail au sein de cet établissement.
Tout d’abord, nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des agents pour leur accueil et leur disponibilité. Malgré un contexte difficile, nous avons rencontré des personnels motivés, investis, mais visiblement à bout de souffle, épuisés par un manque criant d’effectifs et des rappels incessants.
En effet la MA de Valenciennes, établissement vieillissant, cumule aujourd’hui problèmes structurels et humains. Les agents doivent composer avec un cadre de travail dégradé : Manque de personnels, surpopulation pénale importante, infrastructure globalement vétuste, présence de nuisibles, caillebotis détériorés…
Le principal bilan qui ressort de cette visite est le constat d’une ambiance tendue avec un certain malaise des personnels qui dénoncent des relations souvent conflictuelles avec la direction de l’établissement. Que ce soit parmi les officiers ou les personnels du corps d’encadrement et d’application, beaucoup d’agents nous ont fait part d’un manque de reconnaissance malgré leur investissement dans des conditions de travail particulièrement difficiles.
Interrogé à ce sujet, le chef d’établissement qui reconnait des tensions et des rapports parfois compliqués, nous explique néanmoins que des remaniements ont été nécessaires dans l’affectation de certains agents afin de préserver le fonctionnement de la structure, ce qui crée forcément des frustrations et alimente un climat délétère.
Côtés effectifs, la situation est tout aussi préoccupante. Suite à la dernière CAP de mobilité des Surveillants et Brigadiers, 7 agents étaient attendus… Seuls 4 agents vont finalement prendre leur fonction sur l’établissement. Ajoutés à cela plusieurs départs en retraite, l’établissement va de nouveau se retrouver avec un déficit de 16 agents. Un déséquilibre criant qui ne fera qu’aggraver la surcharge actuelle.
Les heures supplémentaires explosent, les rappels s’enchaînent, et la fatigue morale et physique des agents est palpable.
Dans ce contexte très fragile en termes de ressources humaines, l’annonce de la création d’une Équipe Locale de Sécurité pour 2026 suscite également de vives inquiétudes. Ce projet nécessaire sur le plan sécuritaire, risque d’aggraver la situation des effectifs déjà en tension, s’il n’est pas accompagné d’un renfort en personnels.
La délégation a pu échanger avec le personnel du SPIP lors de la visite. Même si les conditions actuelles d’exercice de leurs missions, sont à l’image de la vétusté globale de l’établissement, à savoir des box exigus, laissant peu de place à la confidentialité, ou au développement d’une alliance de travail telle qu’attendu par le RPO1, ce sont néanmoins des professionnelles investies et dévouées que nous avons pu rencontrer. Un projet immobilier est en cours, afin d’améliorer la zone dédiée au SPIP, au sein de l’ancien QSL. Cet espace devrait permettre une meilleure ergonomie, tout en préservant la proximité avec la détention.
L’UFAP UNSa Justice des Hauts-de-France continuera de suivre attentivement la situation de la MA de Valenciennes et restera pleinement mobilisée pour défendre les droits, les conditions de travail et la sécurité de l’ensemble des personnels.
